Je peins pour avoir un sentiment d’appartenance.
Je suis un explorateur, et le paysage urbain est ma jungle.
Pendant mon enfance, ma famille a suivi mon père, un ingénieur, à travers le monde. Mon art est grandement influencé par l’art sud-américain que j’ai tout d’abord découvert lorsque j’habitais en Bolivie. Des paysages aux couleurs vives et vibrantes étaient accrochés aux murs de la maison et constituent mes premiers souvenirs artistiques.
Ayant déménagé 23 fois avant d’atteindre l’âge de 17 ans, j’étais toujours « le petit nouveau ». Pour me sentir comme à la maison, j’explorais mes environs tout en espérant que, si je connaissais votre ville comme le fond de ma poche, vous m’accepteriez comme l’un des vôtres.
J’habite maintenant à Montréal et je connais bien ma ville : je me rends au centre-ville en métro et j’aime déambuler dans les rues de Montréal; des rues populaires telles que Sainte-Catherine, Peel et de Maisonneuve, ainsi que dans quelques ruelles sombres. Mais je demeure toujours un peu inquiet, car je souhaite continuellement découvrir de nouveaux paysages. Je voyage dans des villes éloignées, je suis avide de nouvelles découvertes, je suis toujours à la recherche de cette combinaison d’inspiration, d’éléments et de lumière que je transformerai en un symbole intemporel reflétant le sentiment d’appartenance que je ressens.
Nous connectons lorsque vous ressentez cette étincelle, ce sentiment de « Je connais cet endroit, j’y suis déjà allé ». J’élimine les artéfacts humains tels que la circulation, les foules et les panneaux de signalisation, laissant suffisamment d’espace pour que vous puissiez finir l’histoire, rebâtir vos souvenirs ou explorer vos rêves.
Les paysages urbains me fascinent, avec la lumière qui se reflète, traverse ou se réfracte sur les formes géométriques, comme un kaléidoscope sans fin. Les espaces urbains m’inspirent; il s’agit d’un travail collectif créé pour nous. Les villes offrent des stimuli visuels infinis. La beauté structurale des lignes et des formes des édifices se combinent aux couleurs vibrantes pour créer des compositions excitantes.
Je dessine au graphite, puisqu’il réussit à capter à la perfection les courbes et la valeur de mes compositions urbaines. Je peins à l’huile, car l’huile a une transparence qui transforme la lumière et les ombres peintes comme si le soleil bougeait dans le ciel imaginé. Pendant ses derniers jours, lorsqu’il ne pouvait plus regarder par la fenêtre, mon grand-père contemplait mon tableau accroché à proximité et se réjouissait de le voir changer au fil des heures, comme s’il pouvait toujours voir dehors.
Mes années d’expérience et ma profonde passion pour le dessin rendent la composition intuitive et instantanée, puisque je sélectionne mes sujets pour leurs contrastes inhérents; les pierres et les briques au fini rude sont rendues lisses, les structures sont fraîches au toucher même les jours les plus chauds, les canyons que sont certaines rues sont plus sombres dans les ombres de la journée que sous les néons de la nuit et les styles architecturaux de nombreuses générations se disputent la suprématie.